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Art et Chapelles, Chapelles d'hier, Artistes d' aujourd'hui
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20 juillet 2013

L'oeuvre de Jean- Michel LETELLIER à la chapelle de la Vraie-Croix vue par l'auteur

 

Variations sur la Vraie Croix.

Abbaye de la Boissière

 

Devant l’élégance de la chapelle de la Vraie Croix je ne pouvais que proposer une installation en accord avec l’architecture et la lumière du lieu, mon travail devait se fondre dans la beauté et le dépouillement de ce lieu de prière.


Le papier a été inventé il y a environ 2000 ans. Il a tout de suite été utilisé pour écrire des textes spirituels. Dans mes créations, le papier n’est pas un support mais une matière à créer. J’utilise une pâte à papier qui provient d’Asie, elle est encore fabriquée avec de l’écorce tout comme à l’origine du papier. Les histoires de la Vraie Croix et celles du papier sont concomitantes, c’était déjà une belle harmonie.  Mes papiers  sont aussi en harmonie avec la couleur de la pierre et du sol en sable. J’ai décidé de réaliser les dessins des croix avec la même pâte sans ajout de pigment.


De ma première visite à l’abbaye, j’en ai gardé l’image du  profond respect engendrée par les lieux. L’histoire de la Vraie Croix est une illustration de ce qu’est la foi, nul besoin de datation pour croire, c’est un morceau de La Croix du Christ, on y  croit.


L’installation s’est imposée : un chemin de croix et une grande croix. Pas besoin de représenter le christ puisqu’il est mort et ressuscité. À chaque station la croix est différente, comme les arcanes de la vie, comme un croisement, une intersection de deux chemins, une rencontre. Comment sont dessinées ces croix ? Par de petits segments croisés placés soit dans le dessin de la croix, soit en bordure de celle-ci. La feuille de papier est présente dans ses parties pleines et les croix sont légères comme un souvenir lointain de crucifixion.  La grande croix de plus de 3m de haut est placée devant l’hôtel, tournée vers Jérusalem comme le prêtre à l’office, elle se voit de face et de dos et en fin d’après midi les rayons du soleil pénètrent par les vitraux que l’on voit dans la transparence de la croix.


J’ai réalisé les papiers pendant la semaine sainte, porté par la programmation religieuse de France Musique, le travail s’est imposé sans effort comme si je n’étais que le canal du créateur. Les croix se sont succédées avec leurs variations. Sur certaines on y voit le vêtement en dentelle du prêtre, sur une autre la représentation de l’eucharistie, alors que  d’autres sont déstructurées comme brisées avant de disparaître sous terre. Les papiers sont suspendus par des petits aimants dans des cadres gris et alignés simplement sur la petite corniche à moins de 2m du sol.


Pendant l’installation du chemin de croix un papier du tableau placé à droite de la porte principale s’est envolé par un coup de vent, cela m’a donné l’idée de le replacer à l’envers et la croix s’est enflammée  comme l’affirmation de la dernière station du chemin de croix.

Où est « la Vraie Croix » ? Elle est là, à part, dans le non feu de la chapelle, avec son petit segment en plus, inspiratrice de la croix de Lorraine.

 

 

Jean Michel Letellier artiste de la matière papier.

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